Abstract

Ce mémoire porte une réflexion sur la complexité à traduire des termes à forte connotation culturelle et les possibilités du graphisme à exprimer ces spécificités présentes dans la langue. Par un lien fort entre la langue et la culture, on observe des absences de mots équivalents dans une autre langue cible.

De ce constat, j’aborde les facteurs culturels qui influent sur la langue pour trouver des moyens graphiques pour répondre à l’essentiel : exprimer une signification.

Dans un premier temps, j’analyse les aspects des quotidiens différents selon les cultures, influant sur la nécessité de nommer. L’apport du design graphique serait d’apporter une pédagogie sur ce qui est commun pour certains, mais lointain pour d’autres.
Dans un second temps, je parle de la difficulté de saisir la totalité du sens d’un mot, car ils sont constitués selon des codes linguistiques ou normes sociétales. Je questionne ici, l’expressivité graphique confrontant à une autre vision que la sienne.
Dans un dernier temps, j’aborde la sensibilité culturelle orientée par la langue. Je cherche alors des moyens d’accompagner vers la compréhension d’une signification spécifique.

Le médium graphique aurait la possibilité de créer des ponts là où les mots sont insuffisants. Ainsi permettre l’expression de ce qui est perdu dans des traductions.

  1. Introduction

  2. I - Faire saisir ce qui est inconnu
  3. A - La représentation objective pour définir l’inconnu
  4. B - Situer des nouvelles possibilités de nommer

  5. II - Rendre compte de différentes manières de donner du sens
  6. A - Un attachement au signifié
  7. B - L'usage du symbolisme

  8. III - Saisir une sensibilité culturelle
  9. A - L’expression des sensations
  10. B - Diriger vers une signification

  11. Conclusion

  12. Entretien avec Julie Perry
  13. Entretien avec Yolande Zauberman
  14. Bibliographie

Introduction



Les diasporas sont à l’origine de la montée d’identités multiculturelles au sein de pays comme la France, reconnue pour sa riche hétérogénéité. L’interculturalité dans une société comme la nôtre est une question essentielle au bon fonctionnement général d’une vie commune. Ayant grandi entre plusieurs cultures, je suis moi-même trilingue. Je parle le français, le cantonais et l’anglais. De nombreuses fois, surtout pendant ma petite enfance, j’ai rencontré des idées que je ne parvenais pas à exprimer en français, alors qu’un ou quelques mots auraient suffi en cantonais. C’est le cas pour le terme Yit Hei, désignant un ressenti dans le fond de la gorge après avoir mangé des aliments trop riches en grande quantité.Ce sont des symptômes appréhendés dans la médecine chinoise, s’agissant ainsi d’une situation que les pays familiers avec ces pratiques ont eu besoin de nommer. L’origine de ces mots intraduisibles est expliquée par des fondements culturels. Et puisque la langue est le reflet de la culture, les différences qu’on retrouve à ce niveau vont se manifester par des spécificités linguistiques.

Les diasporas sont à l’origine de la montée d’identités multiculturelles au sein de pays comme la France, reconnue pour sa riche hétérogénéité. L’interculturalité dans une société comme la nôtre est une question essentielle au bon fonctionnement général d’une vie commune.

Ayant grandi entre plusieurs cultures, je suis moi-même trilingue. Je parle le français, le cantonais et l’anglais. De nombreuses fois, surtout pendant ma petite enfance, j’ai rencontré des idées que je ne parvenais pas à exprimer en français, alors qu’un ou quelques mots auraient suffi en cantonais.
C’est le cas pour le terme Yit Hei, désignant un ressenti dans le fond de la gorge après avoir mangé des aliments trop riches en grande quantité.Ce sont des symptômes appréhendés dans la médecine chinoise, s’agissant ainsi d’une situation que les pays familiers avec ces pratiques ont eu besoin de nommer.

L’origine de ces mots intraduisibles est expliquée par des fondements culturels. Et puisque la langue est le reflet de la culture, les différences qu’on retrouve à ce niveau vont se manifester par des spécificités linguistiques.

Même avec le considérable nombre de combinaisons linguistiques chez les personnes polyglottes, c’est cette frustration ressentie par l’incapacité d’exprimer qui nous réunit. Malgré les tentatives d’explications, parfois incomplètes, nous nous retrouvons souvent à tenter de faire un dessin, mimer, voire abandonner la volonté de traduire cette idée.

Motivée par le souhait de donner la possibilité aux personnes d’exprimer ce qu’ils ont dû abandonner, j’interroge les possibilités du design graphique à être signifiant au-delà des mots.
Comment le design graphique permet-il d’exprimer des spécificités culturelles présentes dans la langue ?
Pour répondre à cette question, j’aborde les caractéristiques culturelles qui influent sur une langue. Je pars des environnements physiques, aux manières de donner du sens, enfin de la sensibilité façonnée par ces caractéristiques.

I - Faire saisir ce qui est inconnu

A - La représentation objective pour définir l’inconnu



La langue est un outil de communication en constante évolution. Elle s’adapte aux usages communs des personnes qui l’utilisent. L'environnement physique influence, en premier lieu, les conditions de vie unissant une communauté linguistique. Cela se reflète dans l'utilisation de la langue, par le besoin d'exprimer ce qui nous entoure.
Prenons l’exemple des aliments spécifique à une zone géographique. En voulant parler du goût du Pandan, poussant spécifiquement en Asie du Sud-Est, j’ai rencontré une difficulté à expliquer ce qui est inconnu pour d’autres. Dans cette situation, il a été instinctif de rechercher une image sur internet, une habitude qui permet de rendre plus concrète une explication floue.
De la même manière qu’un enfant qui découvre le monde, faire saisir ce qui est inconnu nécessite une pédagogie.

La langue est un outil de communication en constante évolution. Elle s’adapte aux usages communs des personnes qui l’utilisent. L'environnement physique influence, en premier lieu, les conditions de vie unissant une communauté linguistique. Cela se reflète dans l'utilisation de la langue, par le besoin d'exprimer ce qui nous entoure.

Prenons l’exemple des aliments spécifique à une zone géographique. En voulant parler du goût du Pandan, poussant spécifiquement en Asie du Sud-Est, j’ai rencontré une difficulté à expliquer ce qui est inconnu pour d’autres. Dans cette situation, il a été instinctif de rechercher une image sur internet, une habitude qui permet de rendre plus concrète une explication floue.

De la même manière qu’un enfant qui découvre le monde, faire saisir ce qui est inconnu nécessite une pédagogie. Dans les livres destinés à l’apprentissage [1][2], des représentations objectives associées à leurs dénominations sont utilisées pour « reconstituer le monde environnant pour s'y situer, retrouver les événements de sa propre vie ». Cela donne la possibilité de faire des liens avec ce qui est connu pour en tirer une définition.

On peut faire le même constat dans un cadre plus courant ; sur une carte de restaurant conçue par l’Atelier Choque Le Goff [3], les descriptions restent floues par cette non-familiarité avec les ingrédients de la cuisine cantonaise. Mais une photographie du You Cai fait comprendre que ce sont des légumes allongés. Il est possible de catégoriser par l’apparence.

ABC’s For The American Born Chinese. LU, Cathy. Auto-Édité. 2020.



Vegetables.OHASHI, Tadashi.Bijutsu Shuppan-sha. Tokyo, 1991.© photo courtesy Nostos Books



Identité Visuelle pour Bao Family. Photographies par Carole Cheung. Atelier Choque Le Goff. Paris, France. 2020

Les Mots Qui Nous Manquent. Par Bureau Roman Seban. ZAUBERMAN Yolande & MIKOL SPIECHOWICZ Paula. 15 × 15 cm. Calmann-Lévy Français. 2016.



An Illustrated Dictionnary of Japanese Onomatopoeic Expressions. TARO, Gomi. The Japan Times. Japon. 1989.



Rain Bottle. Installation de bouteilles en acrylique. Exposition au salon Maison&Objets sur le thème « Mots ». Studio Nendo. 2014.

B - Situer des nouvelles possibilités de nommer



Un environnement physique influe aussi sur la précision des termes. Les conditions de vie enneigées chez des tribus Inuit ont favorisé le développement d’un lexique minutieux décrivant la neige. Relativement au système de valeurs des mots de Ferdinand de Saussure, plus il y a de termes décrivant une idée voisine, plus ils seront précis. Pour un Français, ce que désigne sikuaq en Inuktitut est lointain. À la fois par l’importance moindre de parler de cela, et par son ignorance contextuelle sur les types spécifiques de glace.
Il est pourtant possible de saisir de quoi il s’agit. Comme les définitions que donnent Yolande Zauberman et Paula Mikol Spiechowicz dans Les Mots Qui Nous Manquent : elles nous rendent possibles de nommer ce qui est décrit. Et par ce biais, comme le dit une des autrices, de «moins se sentir comme un étranger».
Le même principe se retrouve dans le dictionnaire illustré des onomatopées japonaises de Gomi Taro.

Un environnement physique influe aussi sur la précision des termes. Les conditions de vie enneigées chez des tribus Inuit ont favorisé le développement d’un lexique minutieux décrivant la neige. Relativement au système de valeurs des mots de Ferdinand de Saussure [voir texte de référence en annexe], plus il y a de termes décrivant une idée voisine, plus ils seront précis. 1 Pour un Français, ce que désigne sikuaq en Inuktitut est lointain. À la fois par l’importance 2 moindre de parler de cela, et par son ignorance contextuelle sur les types spécifiques de glace.

Il est pourtant possible de saisir de quoi il s’agit. Comme les définitions que donnent Yolande Zauberman et Paula Mikol Spiechowicz dans Les Mots Qui Nous Manquent [4] : elles nous rendent possibles de nommer ce qui est décrit. Et par ce biais, comme le dit une des autrices, de « moins se sentir comme un étranger » . 3

Le même principe se retrouve dans le dictionnaire illustré des onomatopées japonaises de Gomi Taro [5], où l’auteur projette des situations-type associées à ce que chaque mot désigne.

Un projet assimilable à l’installation Rain bottle du studio Nendo [6], par la reconstitution d’états pluvieux très spécifiques, pouvant être décrit en un seul mot japonais.
En nous restituant un contexte, on saisit ce qui a précisément été important de nommer dans la langue japonaise.

L’attention portée à des paramètres d’un environnement physique fluctue selon la place qu’ils prennent dans le quotidien de ceux qui pratiquent la langue cible.

II - Rendre compte de différentes manières de donner du sens

A - Déconstruire une vision ethnocentrée



Le signifié d’un mot, c’est-à-dire ce que désigne un mot, n’auront pas d’équivalence exacte d’une langue à l’autre. Cela s’explique par l’influence de leurs normes sociales ou des coutumes. Il m’est arrivé de vouloir parler d’enveloppe rouge, la traduction de Lai Si issu du cantonais.
Mais cet équivalent littéral me semble insuffisant. Dans la vision d’une personne non familière avec les traditions chinoises, la représentation spontanée sera celle d’un pliage de papier scellé de couleur rouge. Alors que pour moi, ce sont des pochettes souhaitant le bonheur et la réussite à ceux à qui on la donne, contenant de l’argent.
Il s’agit de deux visions qui se confrontent autour d’un terme, rendant complexe la transmission d’une signification culturelle.

Le signifié d’un mot, c’est-à-dire ce que désigne un mot, n’auront pas d’équivalence exacte 1 d’une langue à l’autre [voir annexe]. Cela s’explique par l’influence de leurs normes sociales ou des coutumes.

Il m’est arrivé de vouloir parler d’enveloppe rouge [7], la traduction de 红包 issu du cantonais.2 Mais cet équivalent littéral me semble insuffisant. Dans la vision d’une personne non familière avec les traditions chinoises, la représentation spontanée sera celle d’un pliage de papier scellé de couleur rouge. Alors que pour moi, ce sont des pochettes souhaitant le bonheur et la réussite à ceux à qui on la donne, contenant de l’argent.
Il s’agit de deux visions qui se confrontent autour d’un terme, rendant complexe la transmission d’une signification culturelle.

La langue est ethnocentrée, et déconstruire cette vision permet d’exprimer la singularité à donner 3 du sens. C’est l’objet de l’ouvrage graphique Occident/Orient de Yang Liu [8] qui compare ces deux types de société. Elle met en avant les comportements adoptés face à une même situation. Cela permet de prendre conscience de nos habitudes d’appréhension de ce qui nous entoure.

Cette distanciation, selon Gilles Verbunt, est un état d’esprit nécessaire pour s’ouvrir et comprendre d’autres fonctionnements.4

Enveloppes rouges ou 红包 Photographie personnelle. 2023.



Occident/Orient. LIU, Yang. Taschen. 2015.

Amulette de Bon Augure. Chine, 18e siècle. BnF, département des Monnaies, Médailles et Antiques Am-AF 1 © Bibliothèque nationale de France

B - Des symboliques issues de la polysémie



Les mots peuvent être polysémiques selon deux cultures, mais aussi dans une même langue. Une des nombreuses manières de rendre un mot polyvalent est l’homophonie . C’est un principe propre aux langues, car les prononciations de termes équivalents seront différentes dans une autre langue. Le fameux verre/ver en français ne fonctionnerait pas en anglais ; glass/worm. Un cas particulier a attiré mon attention. C’est l’utilisation de cette ambiguïté phonétique dans une langue tonale comme le chinois. En se basant sur la spécificité linguistique des quatre tons, il y a un rapprochement de deux termes distincts pour contenir une signification plus complexe dans un autre mot plus simple. C’est l’origine du courant chinois du symbolisme des animaux.
On aura par exemple, l’abondance et le poisson ou bien la chauve-souris et le bonheur.

Les mots peuvent être polysémiques selon deux cultures, mais aussi dans une même langue. Une des nombreuses manières de rendre un mot polyvalent est l’homophonie . C’est un principe 1 propre aux langues, car les prononciations de termes équivalents seront différentes dans une autre langue. Le fameux verre/ver en français ne fonctionnerait pas en anglais ; glass/worm.

Un cas particulier a attiré mon attention. C’est l’utilisation de cette ambiguïté phonétique dans une langue tonale comme le chinois. En se basant sur la spécificité linguistique des quatre tons, 2 il y a un rapprochement de deux termes distincts pour contenir une signification plus complexe dans un autre mot plus simple. C’est l’origine du courant chinois du symbolisme des animaux.
On aura par exemple, l’abondance (yú) et le poisson (yǔ) ou bien la chauve-souris (fú) et le bonheur (fú). La langue chinoise utilise ces associations de termes pour simplifier l’expression d’une idée abstraite symbolisée par un animal.

L’expression graphique est déjà utilisée pour contenir du sens spécifique à cette langue. Comme avec l’homophone de daim (lù) en chinois, qui est la fortune (lu). Sur ces présentes amulettes de bon augure [9], la représentation du daim porte aussi son homophone. Souhaitant la bonne fortune à celui à qui on le donne.

On remarque que la complexité de la langue devient un jeu pour trouver des moyens créatifs de s’exprimer. Ainsi, la polysémie de mots est en partie à l’origine de la création de codes visuels communs à une culture.

III - Saisir une sensibilité culturelle

A - L’expression des sensations



Il est complexe d’exprimer des mots relatifs au sensoriel. Bien que la définition d’un mot n’empêche pas la subjectivité d’un ressenti, elle orienterait une sensibilité.
Nous avons vu que la finesse du signifié d’un mot dépend de l’attention singulière donnée à ce qui nous entoure. Et comme le note Jean-Bernard Paturet, nous aurons tendance à donner plus d’importance à des sensations facilement exprimables dans sa ou ses langues maternelles.
Pour tendre vers la compréhension de spécificités contenues dans ce type de mots. On cherche comment montrer à quoi serait sensible une communauté linguistique. Dans le cadre d’un projet de typographie de katakana variable, Emi Takahashi a voulu transmettre la signification d’onomatopées japonaises. Ce sont des types de mots portant du sens par l’imitation de son. Elle s’est inspirée de ce que provoquent les situations sensorielles nommées, et a dédié un fanzine pour les expliquer.

Il est complexe d’exprimer des mots relatifs au sensoriel. Bien que la définition d’un mot n’empêche pas la subjectivité d’un ressenti, elle orienterait une sensibilité.
Nous avons vu que la finesse du signifié d’un mot dépend de l’attention singulière donnée à ce qui nous entoure. Et comme le note Jean-Bernard Paturet, nous aurons tendance à donner plus d’importance à des sensations facilement exprimables dans sa ou ses langues maternelles.1

Pour tendre vers la compréhension de spécificités contenues dans ce type de mots. On cherche comment montrer à quoi serait sensible une communauté linguistique. Dans le cadre d’un projet de typographie de katakana variable, Emi Takahashi a voulu transmettre la signification d’onomatopées japonaises. Ce sont des types de mots portant du sens par l’imitation de son. Elle s’est inspirée de ce que provoquent les situations sensorielles nommées, et a dédié un fanzine pour les expliquer [10]. Dedans, elle combine une image texturée à des paramètres typographiques variés pour évoquer la signification du mot. Pour cela, elle s’est basée sur le lien spontané entre les phonèmes secs à des formes piquées et ceux plus continus et grave, aux formes arrondies.2

L’expression sensorielle est également possible en provoquant nos sens. Comme dans des affiches de Stefan Sagmeister. [11] [12] Il met au centre un organe sensoriel, ici des langues, pour déclencher nos sens comme si l’on vivait cette affiche. On peut aussi se référer à L’Avaleur de Sabres d’Henri Matisse [13]. Même avec une représentation moins réaliste, on parvient toujours à s’identifier au personnage et au ressenti dans la gorge.

La reconstitution de ce qui provoquerait une sensation indescriptible tendrait vers une expérience sensorielle. Sa réception reste subjective, mais elle pourrait donner une idée de ce qui est désigné.

Sensory Expressions. Fanzine dans le cadre du projet Kachi-Buwa.TAKAHASHI, Emi. Canada, 2021.



Affiche de l’exposition « Sagmeister, Another Show About Promotion and Advertising Material » SAGMEISTER, Stefan. pour le Musée des Arts Décoratifs de Paris. 2011.

Affiche « Fresh Dialogue » pour une conférence du même nom. Photographie par Tom Schierlitz. Lithographie. 61 x 99.1 cm. New York, 1996.



L’avaleur de Sabres. Papiers gouachés, découpés et collés sur papier marouflé sur toile. 43,3 x 34,3 cm. MATISSE, Henri. (1869 - 1954), 1946.

Le Dessin et les Mots. YORIFUJI, Bunpei. B42. Japon. 2021.



Série d’affiches Better Kindness. Numérique. JEONG, Haeji. 2022

B - Situer des nouvelles possibilités de nommer



Rendre accessible une interprétation orientée par une sensibilité culturelle, c'est vouloir chercher à permettre de s’emparer d’un point de vue.
Dans son ouvrage Le Dessin et les Mots, le designer graphique Bunpei Yorifuji interroge la pratique du dessin en mettant à l’œuvre sa philosophie de « remplacer les images par les mots qui ont été retirés ». Dans une des parties, il étaie des propositions pour une couverture de livre.
Par de la facilitation graphique , il nous guide dans son cheminement de pensée qui l’a mené à chaque choix graphique.
Accompagner les autres dans son raisonnement peut aussi être moins frontal et explicite que ce dernier. Comme Haeji Jeong qui a produit une série d’affiches, où elle associe des mots à des illustrations simples.

Rendre accessible une interprétation orientée par une sensibilité culturelle, c'est vouloir chercher à permettre de s’emparer d’un point de vue.

Dans son ouvrage Le Dessin et les Mots, le designer graphique Bunpei Yorifuji interroge la pratique du dessin en mettant à l’œuvre sa philosophie de « remplacer les images par les mots qui ont été retirés ». Dans une des parties, il étaie des propositions pour une couverture de livre [14].
Par de la facilitation graphique , il nous guide dans son cheminement de pensée qui l’a mené 1 à chaque choix graphique.

Accompagner les autres dans son raisonnement peut aussi être moins frontal et explicite que ce dernier. Comme Haeji Jeong qui a produit une série d’affiches [15], où elle associe des mots à des illustrations simples. « I choose an essential word from the text and draw the object that best associates it with the word based on my experience. » Elle réduit toute une pensée en un seul mot-clé, puis cherche à guider vers sa signification par une illustration évoquant l’histoire qu’elle associe à ce terme.

En partageant une manière de considérer un mot, on montre surtout une expérience singulière issue de la sensibilité culturelle qui rend une signification spécifique. Alors, comprendre ces mots si particuliers, c’est percevoir une partie de ce qui constitue d’autres personnes.

Conclusion



Pour exprimer ce qui est spécifique aux cultures, le design graphique permet de créer des ponts là où les mots seuls sont insuffisants. Nous avons vu différents obstacles qui rendent complexe le partage de ces significations si spéciales. La pédagogie imagée permet alors, dans un premier temps, de combler le manque d'informations contextuelles. Dans un second temps, avec les polysémies linguistiques, il est possible d’ouvrir culturellement en mettant en avant les différences de normes et habitudes sociales issues d’une culture. Enfin, pour la représentation de ce qui est relatif à un attachement sensible, en guidant la compréhension vers une pensée singulière.

Pour exprimer ce qui est spécifique aux cultures, le design graphique permet de créer des ponts là où les mots seuls sont insuffisants. Nous avons vu différents obstacles qui rendent complexe le partage de ces significations si spéciales. La pédagogie imagée permet alors, dans un premier temps, de combler le manque d'informations contextuelles. Dans un second temps, avec les polysémies linguistiques, il est possible d’ouvrir culturellement en mettant en avant les différences de normes et habitudes sociales issues d’une culture. Enfin, pour la représentation de ce qui est relatif à un attachement sensible, en guidant la compréhension vers une pensée singulière.

Les réflexions portées dans ce mémoire m’ont fait réaliser l’importance de relier des histoires différentes entre elles. La complexité de mener à bien des rapports interculturels touche bien au-delà de simples volontés à accepter les différences, mais l’objectif est surtout d’en tirer profit.
C’est pourquoi j’aimerais poursuivre une pratique considérant le partage sous toutes ses formes. À la fois dans le but de pouvoir écouter, et de se faire écouter.

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